Suprêmes (2021)
1989. Dans les cités déshéritées du 93, une bande de copains trouve un moyen d’expression grâce au mouvement hip-hop. Après la danse et le graff, JoeyStarr et Kool Shen se mettent à écrire des textes de rap imprégnés par la colère qui couve dans les banlieues. Leurs rythmes enfi évrés et leurs textes révoltés ne tardent pas à galvaniser les foules et à se heurter aux autorités. Suprême NTM est né et avec lui le rap français fait des débuts fracassants !
Audrey Estrougo ouvre son film en 1989 par le discours de Mitterrand sur les banlieues. Le ton est donné, Suprêmes sera un film politique. Alors même que Didier Morville et Bruno Lopes n’étaient pas encore les célèbres JoeyStarr et Kool Shen, l’histoire commence. Le duo fusionnel, incarné par Théo Christine et Sandor Funtek, criants de ressemblance avec leurs aînés, donne voix à une génération délaissée par le gouvernement français. Il porte ainsi à bout de bras un beau film sur l’amitié. Mêlant avec brio le contexte politique tendu et l’histoire du groupe, scènes de concert énergiques et archives documentaires s’entrelacent dans une belle montée en puissance, questionnant des paroles médiatiques qui résonnent étrangement avec notre actualité. Ce film intelligent et subversif passionnera tout autant les néophytes de NTM que les spécialistes du rap.