Laurent, un commandant de brigade de la gendarmerie d’Étretat, prévoit de se marier avec Marie, sa compagne, mère de sa fille surnommée Poulette. Il aime son métier malgré une confrontation quotidienne avec la misère sociale. En voulant sauver un agriculteur qui menace de se suicider, il le tue. Sa vie va alors basculer.


Il avait exploré les tréfonds de la police urbaine dans Le petit lieutenant, ici Xavier Beauvois fait le pari d’une esthétique proche du réel pour rendre à l’histoire de cet officier militaire en campagne toute sa véracité. “Quand je pense à ma vie, il me semble que je n’y ai fait que changer de costume” disait Louis Jouvet à Jean Gabin dans Les Bas-fonds. Laurent est cette figure respectée d’Étretat, enfant du pays, père, époux, petit-fils, voisin, marin, ami, gendarme et bientôt “meurtrier”, les costumes s’enchaînent et se déchaînent dans une volte insoutenable. Albatros se fait alors le récit d’une dégringolade à deux vitesses; celle de Julien, un éleveur de 35 ans économiquement pris à la gorge, qui s’enfuit avec son fusil à la suite d’un contrôle et Laurent qui essaiera de l’empêcher de commettre l’irréparable. Face à l’océan Atlantique, Xavier Beauvois livre une intense fresque naturaliste sur une humanité laissée en friche après un drame.

Théo Metais, Cineman